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Histoires de rien
24 juin 2010

Perdu

Je crois que j'ai retrouvé le bon chemin.

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Commentaires
R
Une écriture un peu difficile peut-être, mais de jolies métaphores et de belle suggestions. Merci.
B
Ne cherchez plus mon coeur<br /> <br /> Extrait du livre de Jean-Michel Maulpoix paru aux éditions P.O.L en 1986.<br /> <br /> Cela qui s'aventure ne porte pas de nom. La langue toute est son domaine. Agenouillé, il fouille avec des branches : un peu de terre dérange le ciel, de minces araignées patinent parmi les reflets.<br /> <br /> C'était sur les rives de la Meuse, à peu de pas du déversoir au tumulte incessant, ou bien en altitude, auprès d'un lac silencieux cerné de sapins, serti très haut dans la fraîcheur.<br /> <br /> Cela mélange ses eaux. Des paysages se superposent. Quelque source soudain imagine de jaillir, une écorce éclate, le torrent transparent enveloppe de glace les chevilles parmi les pierres.<br /> <br /> ----------------------------------<br /> <br /> Il déchiffre en lui-même un murmure indistinct où la clarté d'une voix vient le surprendre. A certaines heures, se souvient-il, la lumière semblait y mieux voir. Ainsi la tiédeur de la cloche que frappe à la vesprée un rayon de soleil oblique.<br /> <br /> Sa mémoire s'écoule en poussière Cependant il exulte. Il s'évide mais s'obstine à parler de travers, rebondissant dans la blancheur comme une balle insonore.<br /> <br /> Il démêle son désir à peine et remonte avec précaution vers des cimes lointaines où des phrases malhabiles furent griffonnées jadis sur des papiers pliés en quatre. Il poursuit sa propre fable en surplomb, jusqu'au corridor de la naissance éboulée dans l'herbe et le sang. Il froisse une fraîcheur d'église, un après-midi silencieux dans le souvenir de l'Office, quand le Dieu avec son cortège dort sous le bois ciré et que la croix s'égoutte au fond.<br /> <br /> -----------------------------------------------<br /> <br /> Cela s'égare dans son amour. Il se blottit: buste de femme et taille, couchés dans le trèfle, genoux pressés, sueur, linges sur les hanches, toison, échine, cheveux dénoués et bras nus. Il empoigne, caresse, se déplie se relève, puis s'agenouille encore...<br /> <br /> Ce sont les gestes lents du soir dont la brûlure exauce un vœu ancien : dès maintenant mourir. Il invente cela pour se perdre et ne pourra cesser d'y croire, comme celui qui aime en détresse et dont l'amour disperse la vie entière.<br /> <br /> © Jean-Michel Maulpoix, 2000.
R
Je vous suis gré de m'avoir exprimé vos ressentis à cette lecture. C'est bien de connaître les émotions suscitées chez le lecteur. Je ne connais pas Jean-Michel Maulpoix, je vais m'y intéresser. Merci
B
C'est très beau, <br /> tout cela.<br /> Connaissez-vous Jean-Michel Maulpoix ?<br /> Un livre de lui...<br /> "Ne cherchez plus mon coeur"<br /> le seul que j'aie,<br /> et vous vous êtes associés,<br /> dans la poésie.<br /> Une pensée pour Christian Bobin,<br /> mais vous : sans le Dieu.<br /> quel homme êtes-vous ?<br /> Un trésor !<br /> L'humaine condition est une mine<br /> certain sont des diamants enfouis<br /> d'autres un simple fer, un charbon<br /> d'autres encore une émeraude, un saphir, un rubis.<br /> Je ne saurais vous identifier,<br /> je ne le souhaite pas d'ailleurs !<br /> Merci pour ce blog.<br /> Il serait certainement un beau recueil poétique,<br /> mais je n'y connais rien en littérature.<br /> Juste en moi, un "engravement" d'artiste,<br /> je veux dire quelque chose qui se grave, qui s'imprime dans l'être<br /> à votre lecture.<br /> Oh continuez d'écrire !<br /> c'est doux<br /> c'est bon<br /> la vie est ici<br /> merci<br /> merci<br /> merci !
O
Chemine bien alors.
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